18h - Versailles - Chapelle du Lycée Hoche
Les dernières journées européennes du patrimoine ont confirmé que l'intérêt du public envers les monuments historiques ne faiblit pas, alors que la fréquentation des musées ne cesse de progresser. Plus que jamais, le patrimoine semble constituer l'élément structurant majeur de la vie culturelle nationale. Pourtant, avec la crise économique et financière, un certain nombre d'inquiétudes se font jour : jusqu'à quel point l'Etat et les collectivités publiques pourront-ils faire face aux besoins grandissants d'un patrimoine lui-même en extension constante ? Le mécénat des entreprises et des particuliers, sujet aux fluctuations de la conjoncture économique, pourra-t-il constituer une alternative crédible ? La nécessité de protéger les monuments et les sites les plus remarquables ne va-t-elle pas stériliser la création d'activités et de richesses ? Comment sensibiliser à ces enjeux les décideurs politiques et économiques ? Mais si, au-delà des débats suscités par toutes ces questions, la crise n'était pas seulement une menace pour le patrimoine, mais aussi l'opportunité d'une perception plus complète de son importance et d'une relation moins superficielle avec la société ? C'est le défi paradoxal que doivent collectivement relever aujourd'hui tous les acteurs du patrimoine.
Membre associé de l'Académie, conseiller d'Etat, Philippe Bélaval a été directeur général de la Bibliothèque nationale de France de 1993 à 1998, directeur des archives de France de 1998 à 2001, président de l'Institut National du Patrimoine de 2008 à 2010 et directeur général des patrimoines au Ministère de la Culture et de la Communication de 2010 à 2012. Il a été nommé président du Centre des Monuments Nationaux le 1er juillet dernier. Ces différentes fonctions lui ont permis de participer à la définition et à la mise en œuvre des principales politiques patrimoniales depuis près de vingt ans.