Académie

des Sciences Morales
des Lettres et des Arts de

Versailles

et d'Île-de-France

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décembre
2011
lundi
12

20 minutes pour la mort

Philippe BILGER

18h - Hôtel de Ville de Versailles - Salle Montgolfier


Le 6 février 1945, Robert Brasillach, journaliste et écrivain de renom, était fusillé pour intelligence avec l'ennemi.
Philippe Bilger ne revient pas sur sa culpabilité mais retrace le parcours intellectuel de ce personnage sulfureux. Il met en lumière les ressorts intimes de l'écrivain collaborateur, les raisons tantôt explicites, tantôt obscures de ses dérives. Surtout, il pointe la justice expéditive qui a présidé au procès de cet intellectuel qu'il rejuge en sa qualité d'avocat général.
Car on peut accabler Brasillach autant qu'on veut, rien ne parviendra à justifier cette froide résolution mise en œuvre par une cour d'exception. Ambiguïté de la magistrature, lacunes de l'accusation, limites de la défense, dignité de l'accusé à l'audience, responsabilité de l'intellectuel en temps de guerre, antisémitisme et fureurs de l'Histoire, peine de mort programmée, grâce refusée : sans réhabiliter Brasillach, Philippe Bilger se fraye un chemin dans le maquis de cette destinée tragique et s'interroge : comment condamnerait-on Brasillach aujourd'hui ?

Philippe Bilger est né en 1943 à Metz. Son père a été condamné pour faits de collaboration, une injustice à ses yeux qui n’a pas été sans incidence sur le choix de sa carrière de magistrat et sur sa manière d'exercer sa fonction. Selon certains, il est le meilleur avocat général de France. Il a tenu à Paris le siège du Ministère public dans des affaires criminelles très médiatisées. Reconnu comme un esprit rigoureux, il s'attache aussi à la psychologie des accusés pour favoriser une justice de qualité. Fréquemment invité des médias qui apprécient sa libre parole, il intervient régulièrement sur la justice et les faits de société dans son blog influent, Justice au singulier.