17h - Hôtel de Ville - Auditorium Montgolfier
Apparue à la fin du XVIIe siècle dans le Paris de Louis XIV sous le compas de Jules Hardouin-Mansart (places des Victoires et Vendôme), progressivement adoptée en province tout au long du XVIIIe siècle, la place royale constitue une des inventions urbaines majeures de la France à l'âge moderne.
Mise en scène du prince dans l'espace public, écrin d'un culte toujours renouvelé de l'image de bronze du roi, qu'il soit à pied ou à cheval, ces ensembles sont souvent conservés (Paris, Bordeaux, Rennes, Nancy, Reims...), mais ont été privés à la Révolution de leurs noms et de leurs statues centrales : leur fonction symbolique est, de ce fait, devenue illisible. L'analyse de ce phénomène politico-urbain permettra donc d'évoquer non seulement les embellissements des grandes villes françaises du "siècle de Louis XV", dont elles forment l'apothéose, mais encore les stratégies de représentation de la Monarchie face aux critiques des Lumières.
Historien et historien de l'art, Alexandre Gady (né à Versailles en 1968) est conseiller scientifique au Centre allemand d'histoire de l'art (Paris) et maître de conférences à l'université de Paris IV-Sorbonne. Spécialiste de l'architecture et de l'urbanisme aux XVIIe et XVIIIe siècle et de l'histoire de Paris, il a été commissaire scientifique de l'exposition De l'esprit des villes. Nancy et l'Europe urbaine au siècle des Lumières (musée des Beaux-Arts de Nancy, 2005). Sa thèse de doctorat, Jacques Lemercier, architecte et ingénieur du Roi, a été publiée en 2005 (Maison des Sciences de l'Homme, Paris), après avoir été couronnée par le prix "Simone et Cino Del Duca pour Versailles en faveur delà recherche" 2003.