17h - Amphithéâtre Montgolfier - Hôtel de Ville
Rien n'altère le souvenir de Louis XVI, l'un des souverains les plus présents dans la mémoire des Français. Mais, tandis que ses fidèles célèbrent le 21 janvier de chaque année une messe pour rappeler son exécution, d'autres fêtent son supplice au cours d'un repas républicain. Ces oppositions, ces contrastes, marquent aussi les historiens, contraints de choisir entre le roi martyr ou le complice de Pitt et de Cobourg.
Nourri de Fénelon, ouvert aux Lumières, croyant que gouverner était faire le bien, Louis XVI ne pouvait qu'être sensible à l'aspect généreux de 1789, puis choqué et révolté par les dérives révolutionnaires.
Son apathie apparente est le reflet de sa lucidité. Dès 1791, il est devenu dévot, alors qu'il n 'avait pas manifesté précédemment beaucoup de goût pour la religion. Il a compris que son rôle était celui d'un homme sacrifié, mais il a sauvé le caractère sacré de la Monarchie et il est mort en Roi.
Jean de Viguerie est professeur émérite des Universités, président de la Société française d'histoire religieuse et d'histoire des Idées. Il a été membre du comité du bicentenaire de la Révolution. Il a publié notamment : Louis XVI, le roi bienfaisant (Editions du Rocher), Christianisme et Révolution (N.E.L. Paris), Histoire et Dictionnaire du temps des Lumières (Robert Laffont).