18h30 - au siège de l’Académie, 3 bis rue Richaud à Versailles
Epouse de l’archiduc François-Charles, deuxième dans l’ordre de succession, Sophie de Habsbourg occupe une position centrale à la cour de Vienne dès son arrivée en Autriche, en 1824. Son mari étant incapable de régner, elle reporte ses ambitions sur son fils aîné, le jeune François-Joseph qui, grâce à son soutien, monte sur le trône en 1848.
Figure capitale de la décennie néoabsolutiste – François-Joseph ne prend pas de décisions majeures sans en avoir discuté avec sa mère -, Sophie est étroitement associée à la restauration du pouvoir monarchique. Cependant, dans les années 1860, son influence politique décroît. Elle assiste en spectatrice affligée à l’entrée de l’Autriche dans l’ère constitutionnelle et au compromis austro-hongrois. Sur le plan personnel, cette impératrice de l’ombre entre en conflit avec l’impératrice officielle, Elisabeth, les deux femmes incarnant chacune une conception antinomique de leur rôle.
Foudroyée par la mort tragique de son fils cadet Maximilien, fusillé en 1867, en tant qu’empereur du Mexique, minée par le chagrin, elle meurt en 1872.
Grand spécialiste de l’Allemagne et de l’Autriche, professeur à l’université de Paris IV-Sorbonne, Jean-Paul Bled a publié de nombreux ouvrages, dont François-Joseph, Marie-Thérèse d’Autriche, Bismarck et Les hommes d’Hitler.