18h30 - Au siège de l’Académie, 3 bis rue Richaud à Versailles et en vidéo Zoom
Comment a-t-on pu si longtemps oublier l’œuvre d’Elsa Schiaparelli ? Elle qui, tour à tour, a inventé la couture spectacle, la démesure, qui a reformulé les normes de l’élégance, celles de la beauté… Issue de l’aristocratie, descendante des Médicis, la « jolie laide », comme l’histoire s’en souviendra, a grandi dans un palais romain auprès d’une mère mal aimante.
Originale sans nul doute, la petite fille qui se faisait pousser des fleurs dans les oreilles se trouvera à son aise dans le milieu des artistes qu’elle fréquente plus tard, à New York d’abord, puis à Paris. C’est une autre famille en effet, celle de l’avant-garde artistique, qui l’encourage à exprimer sa créativité à la pointe de la modernité. Car, en 1935, le chic excentrique est à la mode et les collaborateurs d’Elsa Schiaparelli se nomment Dali, Elsa Triolet, Giacometti, Cocteau…
Inspirée par le surréalisme ou la photographie, la créatrice s’entoure des meilleurs pour affirmer sa vision du monde : « C’est à partir des petits faits, des évènements politiques qu’on crée la mode, pas en raccourcissant ou en allongeant les jupes », aimait-elle à professer. Par delà l’allusion à son éternelle rivale Coco Chanel, ce manifeste lui apportera le succès dans une aventure absolue à laquelle elle mettra elle-même un terme en 1954.
Elisabeth de Feydeau est historienne, spécialiste du parfum de luxe. Elle intervient régulièrement dans les émissions Sous les jupons de l’histoire ou Secrets d’histoire. Elle a publié de nombreux ouvrages dont Le roman des Guerlain (Flammarion, 2017) et le Dictionnaire amoureux des parfums (Plon, 2021) pour lequel elle a reçu le Prix du livre de l’Art de Vivre Parisien.