18h30 - Au siège de l’Académie, 3 bis rue Richaud à Versailles et en vidéo Zoom
Ce livre est un ensemble de nouvelles autobiographiques, classées par âge de la vie, de la petite enfance à aujourd’hui. Ces nouvelles sont souvent, pas toujours, des mésaventures dans lesquelles j’éprouve peur et honte, qui me sont assez naturelles et me donnent paradoxalement l’énergie d’écrire. Scènes de gêne ou de honte, scènes de culpabilité, scènes chargées de remords et de ridicule, mais aussi scènes, plus rares forcément, de pur bonheur, comme celle qui donne son nom au livre, Célidan disparu : personnage à la fois pusillanime et enflammé d’une pièce de Corneille que j’ai jouée à mes débuts d’acteur, dont je découvris lors de l’audition pour l’obtenir, qu’il me révélait à moi-même, et faisait de moi un acteur heureux.
La nécessité de bâtir ce livre m’est venue lors d’un tournage lui-même très heureux, en Bretagne. Pendant un plan assez long, assez rapproché, où je n’avais rien à dire mais beaucoup à penser, où la réalisatrice guettait sur mon visage une émotion, une expression, je me rappelai que mes parents avaient loué dans ma petite enfance une maison près de là, et c’était presque l’embryon de mes souvenirs, un des tout premiers que ma conscience ait pu conserver. J’ai voulu raconter cette croisée des pensées, entre celle du personnage engagé dans l’intrigue et la mémoire personnelle surgissant à quelques centimètres d’une caméra soudain presque oubliée, et l’abandon au passé lointain, disparu, faisant apparaître naturellement, dans une lumière originaire, éblouissante et presque cinématographique, les premières figures autour de moi, celles de mon frère aîné, de mon père et de ma mère. Voilà qui pouvait ouvrir et refermer cet ensemble de scènes sur une note sinon lumineuse, du moins sereine.
Après des études au CNSAD, Denis Podalydès entre à la Comédie-Française en 1997, il est reçu sociétaire en décembre 1999. Il y joue notamment sous les directions de Jean-Louis Benoit, Piotr Fomenko, Matthias Langhoff, Jacques Lassalle, Catherine Hiegel, Galin Stoev, Dan Jemmett, David Lescot, Thomas Ostermeier et Ivo van Hove.
Également metteur en scène, il a obtenu le Molière de la mise en scène en 2007 pour Cyrano de Bergerac à la Comédie-Française, où il a en outre monté Lucrèce Borgia de Victor Hugo, Fantasio de Musset et Ce que j'appelle oubli de Laurent Mauvignier. À l’opéra, mises en scène de Fortunio, Don Pasquale, La Clémence de Titus, Le Comte Ory.
Au cinéma, il a tourné notamment pour Bruno Podalydès, Arnaud Desplechin, Bertrand Tavernier, François Dupeyron, Michel Deville, Michaël Haneke, Xavier Durringer, Noémie Lvovsky, les frères Larrieu, Alain Resnais, Christophe Honoré, Cédric Klapisch, etc.
Denis Podalydès a signé plusieurs ouvrages, Scènes de la vie d'acteur, Voix off (prix Femina essai 2008), Étranges animaux (en collaboration avec R Gaillard), en 2014 un premier roman: Fuir Pénélope, l'Album Pleïade Shakespeare en 2016, et Les nuits d’amour sont transparentes — Pendant la nuit des rois, au Seuil en 2021.
Il est Officier dans l'Ordre des Arts et des Lettres