17h - Amphithéâtre Montgolfier - Hôtel de Ville
Dès son apparition sur la Terre, l'homme a éprouvé le besoin de marquer son territoire, de signer sa présence, d'où les épigramma {en grec). Chez les Anciens, elles étaient en prose, le plus souvent en vers, sur les monuments. Très vite, les artistes rivalisèrent de talent pour marquer la conscience de leurs concitoyens. Peu à peu, les épigrammes sortirent de leur contexte pour devenir une fin en soi. Sapho, Simonide, Archiloque furent les maîtres du genre. Plus tard, à l'époque alexandrine, se distinguera Léonidas de Tarente. Chez les Latins, Catulle et Martial lui donnèrent sa forme moderne, reprise par Ronsard ou Marot, sans parler de La Fontaine, Boileau, Racine, Voltaire et Rousseau. Les épigrammes pouvaient prendre la forme de quatrains, dont les plus célèbres sont ceux de Pibrac au XVIème siècle, d'inspiration stoïcienne et chrétienne, vantés par Montaigne et qui ont connu un succès extraordinaire.
Ces bouts rimés ont eu leur apogée aux XVIIème et XVIIIème siècles. La Cour était un de leurs lieux d'expression favoris. La Révolution leur a ensuite coupé les ailes. Mais certains amateurs tentent de les faire revivre et ils enregistrent un renouveau dans des réunions familiales où ils rencontrent notamment un attrait auprès des jeunes, prêts à se livrer entre eux à de véritables joutes oratoires.
Pierre de Bizemont est un grand collectionneur d'épigrammes, passe-temps favori de ce chevalier de justice de l'Ordre de Malte, administrateur de la Fondation Del Duca en faveur de la recherche médicale et scientifique.