Organiste, compositeur
Chevalier des Arts et Lettres
Sa formation musicale initiale se partage entre le piano, abordé dès l'âge de six ans, et la Maîtrise des Petits Chanteurs de Versailles, alors dirigée par Pierre Béguigné. Après un baccalauréat de Lettres Classiques, il poursuit des études musicales complètes, d'abord au Conservatoire National de Région de Versailles de 1973 à 1978, puis au Conservatoire National Supérieur de Paris de 1979 à 1984 ; il y remporte les premiers prix d'orgue, histoire de la musique, analyse, harmonie, contre point, fugue...
Il travaille parallèlement la direction de chœur et d'orchestre auprès de Philippe Gaillard, Stéphane Caillât, Dominique Rouitz, et le chant avec Jean Laurens, Marian Porebski et Marie-Claire Cottin. Passionné par la musique ancienne, il étudie le chant grégorien avec Dom Jean Claire (Abbaye de Solesmes) et approfondit, la stylistique de la littérature pour clavier auprès de Michel Chapuis (orgue) et Ivète Piveteau (clavecin).
Nommé en 1980 à la succession de Pierre Béguigné comme organiste et Maître de chapelle de l'église de Notre Dame de Versailles, il prend la direction de la maîtrise, dont il va renouveler progressivement le fonctionnement, développant notamment le répertoire sacré avec orchestre. Dans cette optique, il fonde en 1992 la Sinfonie Saint Julien, formation instrumentale tournée vers la musique ancienne pour collaborer avec la maîtrise dans le grand répertoire d'oratorio. Sous sa direction, ces deux formations vont donner de nombreuses œuvres de la période baroque : Monteverdi, Carissimi, Charpentier, Rameau, Delalande, Purcell, Haendel, et surtout Bach. Il fait ainsi entendre à Versailles des œuvres aussi emblématiques que les Vêpres de la Vierge de Claudio Monteverdi, La passion selon Saint Jean et la Messe en Si de Johann Sébastian Bach, mais aussi beaucoup d'autres pages moins illustres, et restitue un grand nombre d'œuvres du XVIIe, dont la musique sacrée de Jean-Noël Marchand, premier organiste de Notre Dame de Versailles, donnée en première audition pour le tricentenaire de l'église en novembre 1986. Cet intérêt pour la musique ancienne ne l'empêche pas d'aborder également un répertoire plus récent : Requiems de Gabriel Fauré et de Maurice Duruflé, de nombreux auteurs du XXème siècle parmi lesquels Jehan Alain, Jean Roger-Ducasse, Francis Poulenc, Jacques Castérède, Benjamin Britten, Franck Martin, Daniel Roth, Caroline Marçot, Thierry Machuel...
De 2000 à 2007, à la demande du Père Silvano Bellomo, alors curé de Notre Dame de Versailles, il met en place deux cycles de concerts dominicaux pour l'Avent et le Carême, faisant entendre pendant une dizaine de dimanches par an des œuvres appropriées à ces deux temps liturgiques, explorant de la Renaissance au XXIème siècle pour renouveler les programmes ainsi proposés.
En 2003, il initie un nouveau cycle, consacré à l'intégrale des cantates religieuse de Johann Sébastian Bach, permettant ainsi à un public nombreux, fidèle et enthousiaste de découvrir mois après mois l'ensemble des chefs d'œuvre du Cantor de Leipzig. Ce cycle vient de fêter sa première décennie et entre avec vitalité dans la seconde.
La même année, il fonde Les Harmoniques, ensemble vocal de choristes de haut niveau musical, dont la vocation d'excellence n'a cessé de s'affirmer. Avec cette formation, il explore le répertoire romantique, mais aussi tous les styles, de Roland de Lassus à l'époque contemporaine.
Dans le domaine discographique, à côté des neuf CD enregistrés avec la maîtrise, large éventail du répertoire abordé avec celle-ci, deux autres enregistrements témoignent de sa passion pour la
musique de chambre, hélas limitée par le manque de temps : les leçons de ténèbres de François Couperin, à l'orgue, avec Colette Comoy, et les lieder de W. A. Mozart, au piano forte, avec Hervé Lamy. Tenant à proposer une vision personnelle des œuvres enregistrées, il rédige lui-même les notices de présentation de la majorité des enregistrements réalisés.
Jean-François Frémont a également abordé le domaine de la composition, d'abord et le plus souvent pour enrichir le répertoire liturgique en fonction des nouvelles exigences dictées par le Concile Vatican II, cherchant à concilier celles-ci avec une écriture musicale digne de son objet. Quatre messes, de nombreux psaumes, hymnes et brefs motets enrichissent la liturgie dominicale et festive de l'église Notre Dame de Versailles, et de nombreuses paroisses parisiennes (Saint Eustache, Saint Pierre de Chaillot, Saint Ferdinand des Ternes, Saint François-Xavier...).
Lauréat de la Fondation d'Entreprise Natexis de la promotion 1996, il est fait chevalier des Arts et Lettres en 2001 et, plus récemment, se voit attribuer le premier prix de composition liturgique organisé par le Diocèse de Versailles en 2012, décerné par un jury présidé par Thierry Eschaïch.